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« C’est à l'Europe et

aux Anglais de trouver

la solution  »

Antony, 33 ans

​Employé dans l'industrie chimique


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Avenue Blériot, Calais

 

Un « drame humanitaire et sanitaire ». Voilà comment Antony, opérateur de production dans l’industrie chimique, qualifie la situation migratoire à Calais. Difficile pour lui de rester insensible à ce « désastre » qui est principalement dû, selon lui, aux bombardements des pays occidentaux sur la Libye, le Mali, la Syrie et l’Irak. « Je ne pense pas que ces personnes fuiraient leur pays si elles s'y sentaient en sécurité », ajoute-il.

 

Sa critique de la politique européenne ne s’arrête pas là. Pour lui, un pays européen porte une responsabilité plus importante dans cette situation : l’Angleterre. « Ce n’est pas en injectant des millions d’euros pour sécuriser le tunnel sous la Manche et l’autoroute que la situation s’arrangera. »

 

Depuis l’été 2014, le gouvernement britannique a investi 25 millions d’euros afin de sécuriser le terminal du tunnel sous la Manche et le port de Calais. En septembre 2014, un accord franco-britannique avait été annoncé.

 

À la suite de cette discussion entre Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, et son homologue britannique Theresa May, des dizaines de kilomètres de grilles d’environ quatre mètres de hauteur avait été installés.

 

Un « mur de la honte » le long du port

 

Aujourd’hui encore, des barrières de ce type sont construites autour du terminal du tunnel sous la Manche, du port et de la gare TGV de Calais-Frethun. La grille longeant le terminal du port, surnommée « le mur de la honte » par des manifestants, avait créé la polémique et de vives tensions entre les « pour » et les « contre ».

 

Depuis, les dissensions à Calais sont de plus en plus présentes. A ce sujet, Antony se dit « fatigué d’entendre le ras-le-bol de certains Calaisiens », et souhaite rappeler les racines de la région Nord-Pas-de-Calais ainsi que son histoire très marquée par les migrations. « N’avons- nous pas  fait appel aux étrangers pour  travailler dans les mines de charbon ? C’étaient aussi des migrants, non ? ».

 

« Je ne veux pas des partis extrémistes »

 

Au quotidien, Anthony n’a pas ressenti de changement particulier depuis l’arrivée massive de migrants.  En revanche, l’ancien employé de l’entreprise Hunstman Tioxide, située non loin du camp de migrants, salue « le travail des associations humanitaires, des pompiers, des forces de l’ordre confrontés au problème chaque jour ». 

 

Dégradations, incivilités, vols sont, pour lui l’œuvre de « personnes malveillantes ne représentant qu’un quart de la population ».  Anthony regrette de voir certains Calaisiens se tourner vers les extrêmes.

 

Pour lui, les réponses à la situation migratoire ne seront pas offertes par les partis extrémistes. Le père de famille avoue « avoir peur de voir un jour les partis extrêmes au pouvoir ».

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