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« On a l’impression d’être pris en otage  » 

Yves, 80 ans

​Commerçant calaisien


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Route de Gravelines, Calais

 

À une centaine de mètres du camp de migrants, se trouve un magasin d’équitation : Cheval Loisir. Son propriétaire, Yves, accepte « avec plaisir » de témoigner. Sa vision de la situation ? « Catastrophique, on est débordés par les événements. » L’habitant de la route de Gravelines assure vivre « dans l’insécurité permanente » et s’être procuré un grand chien pour « se protéger » et « mieux dormir ».


Outre des répercussions sur le quotidien, Yves a ressenti des changements sur son activité commerciale. Attristé, il avoue avoir vu son chiffre d’affaires baisser de 25% depuis 2011. Selon lui, à cause de l’insécurité, ses clients venant de Boulogne et de Dunkerque « n’osent plus venir, malgré la présence quotidienne de CRS ».


Pour Yves souligne qu'il n’est pas le seul face à ce problème : « Tous les commerçants du Calaisis connaissent une baisse de leur chiffre d’affaires.» Il évoque une « situation incohérente » qu'il qualifie d'« injustice ». Pour lui, les aides apportées aux migrants n’ont pas lieu d’être au regard de la situation calaisienne.


« On leur apporte de tout, alors qu'on compte beaucoup de pauvres à Calais. »  L’homme de 80 ans fait référence à la nourriture, aux collectes de vêtements, de tentes et aux aides apportées par les associations au camp Jules Ferry. Aux yeux d'Yves, les médias locaux accordent, eux aussi, plus d'importance à la détresse des migrants qu'à la pauvreté des Calaisiens.

 

Atteindre les côtes anglaises ?

« Quasiment impossible »

 

Ce « deux poids, deux mesures », Yves ne le comprend pas. Et ajoute qu’il est « consterné » par l'irrespect des migrants pour la ville de Calais. Même s’il comprend leur situation, Yves  avoue être agacé par leurs « incivilités » au quotidien. Il ajoute : « Trop, c’est trop. Ces migrants n’ont pas le respect des choses et deviennent agressifs. »


Malgré ce ras-le-bol, il n'en reste pas moins conscient de la « détresse, du courage pour tout quitter, et du malheur » de ces personnes. Il craint « un avenir sombre pour la jeunesse » et assure être inquiet pour l’avenir des migrants. « Leur horizon est bouché. En voyant les côtes anglaises, ils se persuadent que ce n'est pas loin, ils essaient, mais c’est quasiment impossible. »


Il poursuit : « On ne sait plus où les mettre ni comment leur donner la possibilité de bien vivre. » Pour Yves, une seule solution : « On doit les aider chez eux. » Il est 12h27 et Yves doit partir. Après un long soupir, il avoue regretter « de ne pas avoir le pouvoir de faire quelque chose », et conclut : « On a l’impression d’être pris en otage ».

 

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