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« Un épuisement des forces

de l'ordre  » 

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Renaud Roussel

Secrétaire administratif départemental

Syndicat Alliance Police Nationale


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Centre-ville de Calais

 

« Une situation de plus en plus tendue. »  Contacté par téléphone, Renaud Roussel, responsable syndical Alliance de la Police aux frontières de Calais (PAF), fait état de conditions de travail de plus en plus difficiles. Depuis novembre, la préfecture du Pas-de-Calais dénombre officiellement, dans le Calaisis, 6 000 migrants.


Renaud Roussel précise : « Actuellement, 4.500 migrants se trouvent dans le camp Jules Ferry et 1.500 autres à Tétéghem. »  En octobre dernier, la préfecture avait annoncé le nombre de 6.000 migrants dans le camp de Calais. Une baisse de 25% de la population qui s’explique, selon Renaud Roussel, par l’envoi de personnes dans des centres à Toulouse, à Paris et dans d’autres communes souhaitant accueillir des réfugiés.


Malgré ces départs, Renaud Roussel décrit une situation à Calais « de plus en plus tendue ». Les mesures prises par les gendarmes mobiles, arrivés depuis quelques semaines, ont rendu la frontière « étanche ». Une imperméabilité créant « un rapport de force » qu’évoque Renaud Roussel : « Ils essaient de passer coûte que coûte. » Les migrants ont pour « volonté première d’aller Angleterre au péril de leur vie ».


Depuis le début de l'année, 18 d'entre eux sont morts. Des tragédies qui « affectent profondément » l’agent de la Police aux frontières. Selon lui, il n’est pas le seul dans cet état. Depuis mai, il remarque « un épuisement physique et moral » des équipes à qui « on demande beaucoup, sans donner véritablement de soutien ».

 

Passeurs et réseaux de prostitution

 

Pour le responsable syndical de la PAF,

« les passeurs et le réseau de prostitution génèrent des conflits malsains ». Il explique qu’en pleine intervention, des pompiers se sont fait « caillasser ». Ils venaient en aide aux migrants après un incendie accidentel dans le camp et la situation aurait dégénérée.


Le responsable syndical fait l’état de  « nombreuses agressions de routiers » sur l’autoroute.  Une violence que ne comprennent ni les  Calaisiens ni les forces de l’ordre, selon Renault Roussel. « Ils n’arrivent pas à passer, mais ce n’est pas normal d’agresser tout le monde », assène-t-il. Néanmoins conscient de la détresse des migrants, l’agent de la PAF nuance : « Il s’agit d’un ras-le-bol général, non pas contre les migrants, mais contre la situation. »


Assauts contre les forces de police, intrusions dans les camions, présence sur l’autoroute, brutalité, cette « réponse violente » a créé, selon les mots de Renault Roussel, un « sentiment de découragement ». Pour l’agent de la PAF, les « No Borders », activistes d’extrême gauche, sont les principaux responsables de la violence des migrants. « Ils les montent contre les habitants et les forces de l’ordre », assure-t-il.


Malgré un sinistre tableau de la situation, Renault Roussel « espère que cela va s’arranger pour tout le monde ». Pour lui, le problème se réglera au niveau de l’Union européenne. Il souhaite que des solutions soient trouvées

« pour les migrants mais aussi pour les Calaisiens ».

 

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