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« On aimerait trouver une solution » 

Alexandra, bénévole


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« Personne ne s'est douté de l'ampleur des événénements  »

Chemin des Dunes, Calais

 

« Difficile à décrire. » Face aux tentes, à la boue et aux ordures jonchant le sol, Alexandra peine à trouver ses mots. Bénévole à l’Auberge des migrants depuis septembre 2015, la jeune femme a vu la population changer ces dernières semaines. « Avant, on ne voyait que des hommes. Depuis novembre 2015, il y a aussi des enfants et des femmes. » Elle détaille l’évolution de cette situation « hallucinante » et ses répercussions sur son activité de bénévole.



Un élargissement du camp à l’origine de nombreuses tensions, comme l’évoque Alexandra. Au cours de notre discussion, la jeune bénévole déclare avoir été spectatrice

« d’une bataille ». Un événement marquant, qui l'a rendue plus réticente à entrer dans le camp. « Même si les migrants ne sont pas du tout agressifs envers les bénévoles, parfois on n'a plus trop envie de franchir l'enceinte. »


La raison de ces tensions ? « Ils ne sont pas de la même ethnie et proviennent de plusieurs pays. » Après un long salut à des migrants à l’entrée du restaurant afghan du camp, Alexandra raconte une anecdote : « Vous savez, ils sont très gentils. Un jour, une amie avait mal au ventre. Des migrants lui ont proposé des cachets et d’autres médicaments. C’est fou. Ils n’ont rien et pourtant, ils nous aident. »

 

Des cabanes en bois et des toits de bâche

 

Attristée de voir arriver des enfants et des femmes dans le camp, la bénévole « aimerait bien trouver une solution » à cette situation. Pour améliorer un peu les conditions de vie des migrants dans le camp, Alexandra et les autres membres de l’association construisent des cabanes. La jeune femme souhaite nous les montrer.


Bâties en bois et recouvertes de bâches noires ou blanches, ces « habitations » sont assemblées en collaboration avec les migrants pour « les faire participer ». De son côté, l’Union européenne a, depuis quelques mois,  débloqué des fonds pour améliorer les conditions de vie des migrants et trouver une solution. Aux yeux d'Alexandra, « les réponses de l’Etat sont très lentes  et insuffisantes ».


Alexandra s’inquiète pour ces migrants dans l’impasse, coincés dans le froid de l’hiver, et s’interroge : « Où va-t-on mettre ces gens ? » Frustrée de ne pouvoir mieux leur venir en aide, elle poursuit : « C’est bien de les aider à construire des maisons, mais c’est quoi, la solution, après ? » Avant d’ajouter : « C’est bien de les envoyer dans une autre ville, mais est-ce qu’il y a un suivi ensuite ? »  


La jeune femme s’interroge sur les motivations du gouvernement français et se demande si « on aide les migrants à rester ou au contraire à partir en Angleterre ? ».  À ce sujet, elle déplore un « manque d’information. » Selon Alexandra, il faudrait « arrêter les guerres » afin de régler la situation.

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