Made with racontr.com

« Je ressens une insécurité

au quotidien   » 

Olivier, 51 ans

Employé P&O Ferries

alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt
alt

« Ça nous perturbe dans la vie de tous les jours »

Route de Gravelines, Calais

 

Olivier nous donne rendez-vous au Café des Dunes. Un choix symbolique ? En dix ans, la brasserie de quartier a connu devant chez elle deux camps de migrants, « la jungle 1 » et « la jungle 2 ». Habitant en face du commerce, l’employé de P&O Ferries, la compagnie maritime qui relie Calais et Douvres, nous invite chez lui « pour être plus au calme ».


Il nous annonce que cette situation « catastrophique » a une grande incidence sur ses habitudes et sur celles de ses deux filles.  Depuis le démantèlement de la dernière « jungle », le 22 septembre 2009, piloté par Eric Besson,  ministre  de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, Olivier a vu apparaître une population « plus agressive »  et « moins respectueuse de la ville ».


Une attitude « impunie » ressentie comme une injustice par l'employée de P&O Ferries. « Le Calaisien a toujours été respectueux de sa ville, et  on s’aperçoit d’un non-respect des migrants par leur attitude. Les vols, la consommation d’alcool dans les rues et les défrichements sauvages de forêt ne sont pas punis. »


En plus de ce sentiment  d’iniquité, le Calaisien souligne

« une insécurité  quotidienne ». Ses deux filles ne sortent plus seules devant chez lui et il assure « accentuer  le fait de sécuriser sa maison  » : son logement est situé « à 200 mètres à vol d’oiseau » de la « jungle ».


Il confie vivre différemment. Olivier pense que s'il a dû bouleverser ses habitudes, c'est à cause des provocations à répétition de migrants « souvent alcoolisés ». Cette sensation  de peur ne s’arrête pas là : elle s’étend à son lieu de travail, le terminal de P&O Ferries.

 

Un camp « contrôlé par une mafia »

 

Olivier côtoie les migrants depuis l’augmentation de leur nombre derniers mois, l’employé de P&O a peur pour l’avenir de l'économie calaisienne. Il annonce que les commerces de la ville ont perdu 50% de leur chiffre d'affaires.


Une autre raison aggrave son anxiété : la gestion interne du camp de migrants. Il est persuadé qu’il existe « un business qui s’est créé, géré par une mafia », et précise que « tout est payant. Inévitablement, il y a des gens qui font respecter des lois au sein du camp. Ces passeurs régissent l’accès aux services du camp.


Conscient de la misère de cette population, il est effaré de voir que « certains en profitent ». Révolté, il poursuit : « Ça a déjà été dur pour eux de sortir de leurs pays et certains en profitent, c’est honteux. » Malgré cette compassion, Olivier explique ne plus « respecter totalement »  les migrants :

« Je comprends leur situation mais ils ne doivent pas devenir agressifs. »

alt
alt