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«  Il faudrait prévoir de l’argent pour réparer les dégâts »

Christian Salomé

Président de l'Auberge des migrants



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« Il y a un tas d'enfants

qui courent partout »

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Boulevard Gambetta, Calais

 

Rendez-vous sur le parking du Channel, la scène nationale de Calais. Après quelques minutes d’attente, Christian Salomé arrive. Le président de l’association l’Auberge des migrants vient de sortir de réunion. Très vite, il nous invite à l’accompagner au camp Jules Ferry (la « Jungle » de Calais) à l’autre bout de la ville. Une bénévole, Alexandra, se joint à nous.


Sur le trajet, tout y passe : conditions de vie des migrants, évolution de la situation, vécu personnel, l’enjeu du web documentaire et le pourquoi de notre rencontre. En arrivant à proximité du camp, une dizaine de minutes plus tard, des CRS nous empêchent d’entrer en voiture, faute d’accréditations.


Face à la misère, à la boue et aux détritus, Christian Salomé nous décrit l’improbable situation du camp et son évolution ces dernières semaines. Les pieds dans la boue, évitant les flaques d’eau, Christian Salomé poursuit sa visite.


En chemin, il s’interrompt pour discuter, rassurer ; il répond aux questions des migrants qu’il croise au passage. Il nous montre les nouvelles cabanes construites par l’association, en collaboration avec les « habitants » du camp : des baraquements en bois recouverts de bâches blanches ou noires, un luxe pour ceux qui se sont habitués depuis plusieurs mois à dormir sous des tentes.



« Aller en Angleterre, c'est trop dangereux »


Christian engage une discussion avec deux Soudanais venus lui demander des informations sur les procédures de demande d’asile. Rapidement, la nouvelle de sa présence se répand et une quinzaine de migrants se joignent au petit groupe pour profiter des conseils et de l’expertise du président de l’association. 


Avant tout, il les invite à ne plus tenter de rejoindre l’Angleterre par le tunnel sous la Manche : « Trop  dangereux. » Après 45 minutes de dialogue, le jour commence à tomber. Avant de quitter le camp, Christian Salomé se confie sur l’avenir de cette situation

« catastrophique ». Il s’inquiète des conditions de vie des milliers de migrants durant l’hiver rude et pluvieux du Nord-Pas-de-Calais.


Pour lui, l’Europe est la principale responsable de cette situation. « Je pense que lorsqu’on lance une bombe, il faudrait prévoir une partie de l’argent pour réparer les dégâts, y compris pour les réfugiés de guerre. » Il livre une critique sans concession de la politique migratoire européenne. « L’Europe laisse le feu à l’extérieur de ses frontières. Et fait tout pour ne pas le laisser rentrer. »

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